La musique hawaïenne existe depuis un millier d’années, et l’on peut encore entendre les influences de ses racines dans les rythmes, les percussions, les chants et les styles vocaux actuels. La musique traditionnelle est généralement de structure simple, avec un habillage sonore à la fois respectueux et entêtant. Elle doit certaines de ses caractéristiques aux chants des premiers missionnaires, qui ont fortement influé sur son évolution au XIXe siècle. Elle comprend plusieurs variétés de chant ( mele ) et de la musique destinés à la danse très formaliste ( hula ). La musique traditionnelle hawaïenne et la danse était fonctionnelle, utilisée pour exprimer la louange, communiquer la généalogie et la mythologie, et les jeux, les festivals et d' autres événements séculaires. La langue hawaïenne n'a pas de mot qui traduit exactement le mot musique , mais un vocabulaire varié existe pour décrire des rythmes, des instruments, des styles et des éléments de la production vocale. La musique traditionnelle est simple dans la mélodie et le rythme , mais est « riche et complexe » dans la « poésie, danse accompagnant mimétique ( hula ), et subtilités de styles vocaux ... même dans les formes atténuées où ils survivent aujourd'hui. »
Dans le pré contact langue hawaïenne , le mot mele, même s'il se traduit maintenant comme le mot chanson, fait référence à toute forme d'expression poétique. Les deux types de psalmodie hawaïenne étaient Mele oli et mele hula. Les premiers étaient a cappella des chansons individuelles, alors que celui-ci étaient accompagnés de musique et de danse réalisée par un groupe. Les chantres étaient connus comme mele Haku et ont été qualifiés compositeurs et interprètes. Certains types de chants expriment des émotions comme l'angoisse et l'affection, ou de demander une faveur d'une autre personne. D' autres chants sont à des fins spécifiques comme la dénomination (Mele inoa), la prière (Mele Pule), le surf (Mele he'e NALU) et la récitations généalogiques (Mele koihonua). Les chants Mele étaient régis par des règles strictes et ont été réalisées dans un certain nombre de styles comprennent la rapide kepakepa et la calme ko'ihonua.
Le ipu heke
Des percussions produites par des calebasses évidées, ipu heke marquent le rythme en frappant le sol à la cadence des pieds des danseuses. Les danseuses sont aussi leurs propres musiciennes et passent de la percussion à la danse et au chant.
'Ohe hano ihu
La flûte nasale, ou 'ohe hano ihu, est un instrument traditionnel fabriqué dans une tige de bambou. Elle est assez rarement utilisée.
Le Pahu
Le pahu est un tambour en bois. Il mesure environ 60cm de haut et 30cm de diamètre. Son cylindre est taillé dans un tronc d'arbre, et recouvert de peau de requin attachée par une cordelette. Il fait partie des orchestres traditionnels et accompagne les danseuses. Il est utilisé uniquement dans le cadre de danses sacrées.
Les kala'au, uli uli, pu'ili pu'ili
Les danseuses utilisent des instruments à percussion afin de marquer le rythme, dont notamment les kala'au, deux petits bâtons en bois frappés en cadence. Sur le même concept on trouve les pu'ili pu'ili, fabriqués en bambou évidé. Le uli uli, sorte de maracas dont la base est constituée d'une petite calebasse, et dont l'extrémité évasée est recouverte de plumes est également manié par les danseuses accompagnant leurs chants et leurs pas. Les ‘ili-‘ili, sont des galets de lave utilisés par les danseuses comme des castagnettes au cours des danses assises.
La musique moderne
La musique hawaïenne est un mélange riche de nombreuses influences avec des rythmes paisibles et des paroles poétiques. Les influences multiples de la musique hawaïenne proviennent du monde entier, depuis le 19ème siècle. En apprenant comment jouer des instruments musicaux apportés par les immigrants, les hawaïens ont pu étendre leurs champs musicaux. Les anciens chants, appelés oli, furent ainsi mis en musique pour la première fois et cette nouvelle façon créative de composer a très vite gagné en popularité.
La musique hawaïenne du début du 20ème siècle a considérablement influencé les musiques populaires américaines : la country, le blues… Des virtuoses hawaïens comme Sol Hoopi’i, King Benny Nawahi, Franck Ferrera ou Gabby Pahinui sont à l’origine du jeu de guitare en slide « steel guitare ». Le medley « Over the Rainbow / What a Wonderful World » du chanteur hawaïen Israel Kamakawiwo ole, plus connu sous son surnom "IZ", est repris dans de nombreux films et a été classé premier au Top 50 français en 2010.
Le ukulélé
Le ukulélé est un instrument à cordes pincées (le plus souvent à 4 cordes, mais parfois aussi à 8 ou 9) traditionnel des îles d’Hawai’i proche du cavaquinho portugais dont il est l’héritier. Son nom signifie littéralement « puce sauteuse ». L’ukulélé gagne sa popularité à l’international après que le Royal Hawaiian Quartet happât son audience à l’exposition du Panama Pacific à San Francisco. Il a acquis une renommée mondiale et est aujourd’hui un des symboles de l’archipel de Hawai'i.
La naissance du ‘Ukulele: La Braguinha (ou Machete de Braga) a été importée par les portugais de Madère venus travailler dans les plantations de cannes à sucre de l’Archipel Hawaïen fin XIXe siècle. Augusto Dias, Jose de Espirito Santo et Manuel amenerent des baguinha avec eux et en fabriquèrent dans le précieux bois de Koa, l’accordèrent en G C E A comme le Rajão (un autre instrument à cordes portugais, Le Braguinha s’accorde traditionnellement en D G B D). Et ainsi naquit le ‘Ukulele tel que nous le connaissons aujourd’hui.
La slack key guitar
La slack key guitar est une forme singulière d’accordage et de doigté d’une guitare acoustique classique, originaire d’Hawai’i. Sa particularité est notamment d’être jouée par le pincement des cordes directement avec le bout des doigts ou des ongles. Son nom « slack key » se réfère à ses caractéristiques : le terme anglais est une traduction littérale de l’hawaïen ki ho alu qui signifie « desserrer le réglage ». L’accordage des slack key est souvent effectué en se référant à l’écoute d’une guitare classique :une à une les cordes sont désaccordées ou « relâchées », jusqu’à ce que les six cordes n’en forment plus qu’une seule souvent en sol majeur.